dimanche 29 mars 2009

Yosemite

Pour le 100ième message de ce blog, je dis "youpi".

Pour montrer un petit bout de la Californie aux filles (la soeur de Ben et leur cousine), nous sommes allés à Yosemite.
Le voyage a plutôt mal commencé : on est restés deux heures dans les bouchons. Évidemment, partir un vendredi soir à 17 heures, c'était pas une bonne idée. Plus jamais. On s'est arrêtés sur la route pour manger mexicain, et j'ai oublié mes lunettes de soleil dans les toilettes. La poisse.

Le lendemain, on a fait une petit balade dans Yosemite. C'est le dégel, les cours d'eau sont gonflés et les cascades magnifiques.
J'ai découvert trois nouvelles choses : un écureuil gris, une partie de forêt blanche de poussière et le bruit de la roche qui éclate et chute (et soulève de la poussière). Les photos sont plus parlantes que moi, mais c'était post-apocalyptique.






dimanche 8 mars 2009

Point Bonita





Floriane et Marion sont bien arrivées et aujourd'hui, nous sommes allés là où moi aussi je ne me suis jamais rendue : le phare de Point Bonita. On y a un point de vue magnifique du Pacifique vers le Golden Gate Bridge. Il a fait un temps splendide. Le comique de la promenade : il y a un pont, pour atteindre le phare, que l'on ne peut traverser qu'à deux.

jeudi 5 mars 2009

Les aventures d'Hélène et Jacques aux US

J'ai eu la visite de mon pôpa et de ma tante pendant une dizaine de jours. Les microbes et la pluie étaient au rendez-vous, par intermittence (ou par accalmie -sic).
On a fait quand même pas mal de choses : Fisherman's wharf, Chinatown, un bout de North Beach, le coucher de soleil sur la baie, Sonoma valley (caves), Berkeley en long en large et en travers, Sausalito, Tiburon, Muir Woods, le Golden Gate Bridge, un match de basket (Berkeley contre une équipe de LA), l'aquarium de Monterey, Alcatraz et le Golden gate park. Les photos pour les intéressés sont sur mon picasa (lien à gauche).
Les mots-clés des vacances seront "les bernard-l'hermite dans le garage à vélos."
Je suis sinon encore balade. Et la soeur de Ben et une cousine arrivent demain...

lundi 2 février 2009

Caraïbes

Après 2 jours à Puerto Rico, on finit par arriver en Martinique...

17 janvier
Au matin, on découvre l'équipage au complet :
Christelle et René, le beau-père de Georges
















Cécile et Yann









Alain









Françoise et Daniel









Patrick









L'épopée des courses passée, on part pas loin faire un plouf. Notre quart de la nuit, tiré au sort, est particulièrement clément : 22 heures-minuit. On avance à environ 6 noeuds. On avance au pilote (bouh la honte) et on croise deux pétroliers.

18 janvier
On a passé Sainte Lucie, Saint Vincent et on arrive peu avant 9 heures à l'île Quatre. On part pour Canouan après manger et quand je sors ma tête de la sieste, le spi est sorti. J'ai rien entendu. On arrive à Canouan au coucher du soleil. Premier apéro chez Christophe, sur Jumanji.

19 janvier
Couchés tôt, levés assez tôt, c'est le rythme de ces vacances. L'eau est excellente et je teste palmes et tuba. Il y a plein de poissons, des rayés jaune et noir notamment. Sur la plage, il y a d'énormes coquillages et une tortue. Des locaux nous proposent des langoustes. On les achète pour $120 et un verre de rhum. On quitte Canouan pour Mayreau, dans la Salt Whistle Bay.
Le paysage est paradisiaque : palmiers, eau turquoise et plage de sable fin. On part ensuite pour Carriacou, à Hillsborough. On pêche un poisson. J'ai barré un peu (une pointe à 10.8 noeuds pour en moyenne 20 noeuds de vent apparent) et essayé de gérer les moteurs, pour la première fois de ma vie, à l'arrivée. C'est pas évident, ça demande de la pratique, comme tout. Ce soir, apéro chez Jeff, sur Kumquat.

20 janvier
À Carriacou, pendant que les skippers s'occupent de la clearance, on se balade. Carriacou a été française, puis britannique et enfin indépendante en 1974. Les femmes que l'on croise sont souvent en tailleur, sur mesure. Quand on rentre, on apprend que Christelle s'est fait mal. Elle s'est probablement félée une ou plusieurs côtes. Ça se voit qu'elle souffre, même si ce n'est pas du tout le genre à se faire plaindre. On part à Sandy Island, juste en face, pour manger la salade de langoustes. Ensuite, on va à l'île Saline. On mouille pas loin de l'ancien four à chaux. On va se baigner et Ben marche sur un oursin. Pauvre oursin ! C'est dur d'enlever une épine d'oursin. C'est Alain qui finit le travail. Apéro chez nous, sur Petite-Marie-Françoise.

21 janvier
On doit naviguer vers Grenade. Toutes ces îles ont été "découvertes" par Christophe Colomb. En 1498, Grenade a d'abord été baptisée "Conception". Dès 1609, les Anglais tentent de prendre l'île et la nomment Gre-nay-da. Les Français sont venus aussi : ils achètent l'île avec des objets de pacotille. Les Caraïbes se font avoir dans un premier temps et leur tentative de rebéllion les mène à leur perte (certains se jetteront même dans le vide pour ne pas se rendre). Après des années de lutte, les Anglais finissent par reprendre l'île, en 1783. Grâce à son sol volcanique, Grenade est fertile. Coco et banane sont à l'honneur, ainsi que les épices. Mode de vie et habitats sont plus ou moins restés authentiques. On est partis directement avec un ris. 3 heures de nav. Patrick a été malade sur la fin : la lecture lui a été fatale. Nous sommes allés à l'est de l'île, à Grenville. Ben m'a offert un coquillage de l'île saline. Avec habitant. Mais pas le lambis, plutôt un bernard-l'hermite. Suivant les conseils, je le fais bouillir pour le faire sortir. Ça marche pas. Il a dû mourir pendant la nav. Je sais pas comment le faire sortir. En secouant, 2 pattes tombent...
On s'est baladés dans Grenville. Les habitants, jeunes pour la plupart, sont sympathiques. On visite les églises et on achète du pain. Apéro chez Christophe. Curry de Georges et far de René. Georges se fait masser par Cécile. Je l'ai fait la veille : je suis entrée dans un engrenage infernal...








22 janvier
On va à terre pour aller voir des cascades. Les seven sisters, officiellement Margaret Falls. Ça a été dur de négocier les tarifs. On était 28 en tout. Un chauffeur me propose $400 EC. Sachant que c'était hors de prix, je divise par 2. Il refuse. C'est Patrick qui a trouvé le chauffeur honnête : $96 EC ! Pour atteindre les chutes, on a dû marcher une trentaine de minutes dans la boue, dans une forêt tropicale. La végétation est luxuriante. On voit 2 cascades et un guide "certifié" qui arrive au bon moment. Après un joint et un rhum à l'éthanol, il nous fait son show. Il saute dans l'eau. Sur le chemin du retour, Véronique (sur le bateau de Christophe) se fait mal au genou. La remontée est donc lente, mais on est dans les temps. Au retour, dans le bus, on entend à la radio qu'on peut acheter du rhum pour sponsoriser la rénovation d'une église... On fait des courses en ville : tomates, oranges, citrons verts, daurade coryphène et langoustes ($16 EC la livre, ce qui fait €4,78 pour 450 g). L'après-midi, on part sur Calivigny Harbour. Jeff n'arrête pas d'appeler Christophe sur le 71. Mais il ne répond pas. Au bout d'un moment, il nous appelle et nous fait part de son inquiétude : Christophe a dépassé la destination... Mais le problème, c'est qu'on est devant ! Jeff nous a donc pris pour Christophe et nous, on est allés trop loin ! On finit par arriver. L'eau est loin de la transparence mais vraiment chaude. On dirait un lac. Je me fais dévorer par des petites bêtes sur la plage. Ben fait du pain. Après le festin de langoustes, on va au bar du coin boire une pina colada.

23 janvier
On part pour se rapprocher de Saint George's. On va à Quarantine Point. On pêche un barracuda. On se rapproche encore de la capitale de Grenade et avec Ben, on voit une superbe étoile de mer. Apéro chez nous. On se prend un petit grain, comme la dernière fois.

24 janvier
On va à St George's, pour les courses. Je reste avec Georges comme moussaillon. On fait le plein d'eau. On retourne au mouillage et on va faire un tour au marché. Et surtout, on va boire une Carib. Ça rafraîchit. Après-midi thalasso. On va à Dragon Bay. Plouf à l'arrivée, je découvre plus de poissons. Apéro chez Christophe. Tortillas de Georges.

25 janvier
Il pleut ce matin et pour la première fois de ma vie, je vois 2 arcs-en-ciel. On part et Yann fait cuire ses cigales de mer. On arrive à l'île ronde vers 12h30. 3 heures de tarot l'après-midi.

26 janvier
Après discussions, on décide d'aller faire la clearance à Union Island. On part à 8h15 et on se prend un gros grain. Des complications se sont enchaînées. Tout d'abord, l'annexe n'est pas accrochée correctement. Ensuite une manivelle de winch se retrouve en plein milieu du filet à l'avant. Et enfin, un truc tombe du mat. Georges nous dit même de rentrer dans la cabine. Il pensait que ça venait de la poulie du premier ris. Les hommes affalent. Et trouvent le problème. L'axe d'un coulisseau de la GV a lâché. Pour réparer, en attendant mieux, ils prennent la vis qui n'a pas été retrouvée, au premier coulisseau pour l'installer là où ça avait lâché. On a dû naviguer avec 2 ris, mais c'était pas si grave parce qu'il y avait environ 25 noeuds de vent. On est arrivés vers 14h30 et l'espace d'un instant, un moteur n'embrayait plus. Et Georges qui dit "on est mal"...
On a mangé dans la désorganisation la plus totale. Confusion et quiproquos. On fait un tour à Union pendant que les skippers font la clearance. C'est le moment des cartes postales. Une fois l'administration terminée, on part de suite pour Mayreau pour se rapprocher des Tobago Cays. Un bateau de milliardaire était dans la baie. Le soir, apéro chez nous (j'avoue, j'ai fini bourrée).

27 janvier
On part pour les Tobago et on se met à une bouée en face de Jamesby. C'est le coin des tortues, paraît-il. Je rate la première. Je m'éloigne des humains et ça y est, j'en vois une. Elle broute, tranquille. Elle part. Je la suis. Elle re-broute, etc... En suivant les conseils de Domi, je vais vers la plage. Et là... C'est le paradis des poissons. De toutes les couleurs. Noirs avec la queue fluo. Bleus. Blancs. Minuscules. Gros. Et enfin, un poisson-coffre. J'ai eu un peu de mal à rentrer, il y avait pas mal de courant. Après la sieste, je réveille (discrètement bien sûr) Georges pour qu'il nous emmène vers une partie du "horse shoe reef". On part à 9 dans l'annexe. Et on se prend des seaux d'eau de mer. Arrivés à une bouée, on a l'eau à mi-mollet. On écope. Une fois dans l'eau, je bois la tasse assez rapidement. Et ensuite, je me rends compte que le courant est trop fort pour moi. Je retourne à l'annexe. Je suis dégoûtée.
Du coup, je me fais hisser au mat par Georges et Ben. C'est vraiment chouette là-haut. L'eau est transparente. On verrait presque les tortues. Et le soleil se couche derrière moi. Dernières langoustes. Patrick et Alain se font une orgie.




28 janvier
On part. C'est la nav de retour qui est censée durer de 24 à 36 heures. Des vagues et plus de 20 noeuds de vent. On prend 2 ris tout de suite. Même si notre coulisseau a été réparé (Christophe a trouvé la vis manquante sur son bateau). La nav est super rapide. On a des ailes. Il arrive le même problème de vis à Jeff. On est loin devant les autres. Je barre une petite heure dans la nuit. On est en face de Fort-de-France et il est 2 heures. On n'avance pas. Ça tape et je décolle dans la cabine. Impossible de dormir. Ça secoue dans tous les sens. Au bout d'un moment, Georges met le moteur. On arrive vers 7h20, après 120 milles. 22 heures de nav finalement.

29 janvier
On est à Sainte Anne. On fait un tour en ville et au marché. Après manger, on va aux Salines pour une dernière baignade. Puis on retourne à Sainte Anne. Apéro chez Jeff. Puis tarot à 8 chez lui.

30 janvier
On va au Marin rendre le cata. Mon coquillage, même javellisé, pue la décomposition. Mais je le prends quand même. On mange au resto et hop, on prend le taxi pour l'aéroport. C'est l'heure des au revoir.
On reprend un taxi pour Fort-de-France. La chambre d'hôte est bien. Le petit jardin est sympa. Mais les proprios sont malheureusement ce que j'appelle des néo-colonialistes. Bien ancrés à droite...

31 janvier
voyage de 7 heures à minuit (soit 4 heures du matin).

2 février
Je suis malade. Fièvreuse... Plus de photos.

Puerto Rico

On était partis pour la Martinique, mais on a dû s'arrêter 2 jours à Puerto Rico. Notre deuxième avion avait tant de retard qu'on a raté le dernier (particulièrement ponctuel celui-là : il doit y avoir une taxe pour nuisance sonore si l'avion atterrit trop tard). Et American Airlines n'a des vols qu'une fois tous les deux jours vers Fort-de-France. Du coup, la compagnie nous a offert le séjour. Pas si mal, finalement.
Puerto Rico, c'est les États-Unis (depuis un bombardement en 1898). Mêmes voitures, mêmes routes, mêmes banlieues... On va à Old San Juan.
On y visite plusieurs musées, dont le centre culturel. Au menu : tableaux religieux de José Campeche, peintre officiel de Puerto Rico au XVIII. Couleurs exceptionnelles, mais tableaux de commande, pour la plupart. J'ai préféré les tableaux de Francisco Oller. Influencé par Cézanne, ses tableaux impressionnistes sont remarquables. Nous avons ensuite vu des tableaux sur Puerto Rico, d'artistes locaux du XX.
On s'est ensuite dirigés vers le fort San Felipe del Morro, érigé par les Espagnols. Ce n'était qu'une tour au début. Construite en 1539. Puis, pendant 250 ans, de plus en plus de soldats se protégent des envahisseurs venant de la mer, avec des canons en bronze.
Le lendemain, on a visité le second fort, le Castillo San Cristobal. Il servait à protéger les Espagnols des envahisseurs terrestres.
Pourquoi tant de fortifications ? C'était la guerre dans les Caraïbes. Français, Anglais, Hollandais voulaient une part du gateau espagnol. Pour la petite histoire, François I est l'un des premiers pirates. Il a commandité le pillage du navire rentrant en Espagne avec le trésor aztéque. Rackham le Rouge, ça vous dit quelque chose ? C'était le Clyde de l'époque. Sa Bonnie était connue dans toutes les Caraïbes.
J'ai aussi retenu que Pizarro a tué le chef inca malgré la rançon fournie par son peuple : une pièce remplie d'or... Que Cortez avait été pris pour un Dieu à son arrivée : ses hommes n'avaient donc pas rencontré beaucoup de résistance en attaquant la capitale aztéque, Tenochtitlan. En plus d'êtres pillés et dépossédés, les "Indiens" furent soumis à l'esclavage dans des mines d'or ou d'argent, par exemple.
Quant à l'histoire de Puerto Rico : l'île à été découverte en 1493, par... Christophe Colomb. Le Mexique et le Pérou ont été envahis, apportant richesse à l'Espagne. Pour importer ces richesses, pillées, l'Espagne envoyait, chaque année, deux convois de navires armés jusqu'aux dents. La mer des Caraïbes était un point stratégique. Pour se défendre, des ports ont commencé à se développer dans les différentes îles. Et aussi des fortifications. San Juan fut établi à partir de 1521. La première construction fut la maison du gouverneur Juan Ponce de Leon, Casa Blanca. Ensuite, la tour El Morro. Qui ressemblera finalement à une citadelle en 1591.
Dans les rues, c'est la fête. On est tombés sur le bon week-end : c'est le festival de la Saint-Jean. Il y a des groupes dans les ruelles, et pas mal d'artisans qui proposent leurs produits.
On va se reposer dans les jardins de la casa blanca. Puis on continue la promenade vers la maison du gouverneur, en passant par la place aux pigeons. On se sent plus qu'en sécurité. À cause du festival, il y a des flics partout. Et quand je dis partout, je veux dire qu'ils sont à tous les coins de rue. Toutes les intersections en fait. Mais le soir, certains sortent aussi des bières de leurs coffres...

lundi 5 janvier 2009

jeudi 1 janvier 2009

road-trip au Nouveau-Mexique et dans le Colorado

J'ai concocté un petit séjour sur les traces des Anasazis, pour compléter mon voyage en Arizona (effectué en septembre). Le point de départ était Albuquerque. Nous avons loué la voiture la plus petite possible, une dodge caliber. Il faisait assez froid et pour le premier jour, il a même neigé. Il fallait rouler toute la journée pour atteindre le Colorado et Mesa Verde. On a donc décidé de visiter “El Malpais”, histoire de faire une pause. Non, ce n'est pas un lieu maudit, mais ce jour-là, le paysage était couvert de neige. Or, ce qui fait de cet endroit un lieu intéressant, c'est le sol. Noir. Parce que c'est de la lave. Donc on n'a pas vu grand chose, mais on a roulé sur la neige, ce qui était aussi un peu un test pour ce que la voiture allait endurer les jours suivants. Nous avons dormi à Cortez, petite ville où agriculture et tourisme semblent être les principales sources de revenu.
Le lendemain, Mesa Verde. On a failli rester bloqués à l'entrée du parc. Il fallait impérativement avoir quatre roues motrices ou des chaînes ou des pneus neige. Aucune idée de ce qu'on avait. J'ai été honnête et ai prévenu le ranger. Qui ne savait pas trop quoi répondre, mais il nous a laissés passer. Il faut avouer que la route était enneigée et verglacée, sur 20 miles. Roulant 20 miles à l'heure... on est arrivés juste à temps pour la visite guidée. Il y a beaucoup de choses à voir mais en hiver, la plupart des sites sont fermés. Nous avons pu visiter la “Spruce tree house”. J'avais déjà vu ces cliff dwellings, ces habitations protégées au creux de la falaise (mais non troglodytiques), mais jamais d'aussi près. On a même pu entrer dans une kiva. Je vous laisse relire le chapitre 6. Ce que j'ai appris de nouveau : on faisait du feu dans les kivas de façon intelligente. Il y avait donc un conduit d'aération pour faire un appel d'air et entretenir le feu sans s'intoxiquer. Devant l'entrée d'air dans la kiva, il y avait un petit muret pour protéger le feu. Pas mal, non ? Le ranger était très drôle, et on n'était pas très nombreux : il faisait -20ºC. Le musée qui allait avec était très intéressant, même Ben l'a trouvé passionnant. Un objet vraiment rigolo, le double mug :
On a aussi visité un centre culturel indien à Cortez, avec un côté plus pratique cette fois : on pouvait tisser, par exemple. Il faut aussi parler des différences entre pithouses et kivas. Les pithouses sont les premières habitations des Anasazis, on faisait un trou dans la terre et on construisait une sorte d'igloo en torchis. L'habitat était donc à moitié sous la terre. On pense qu'il y avait une pithouse par famille. On y faisait le feu avec le même système que pour les kivas. Puis, l'habitat traditionnel a évolué hors du sol, mais les kivas sont restées, elles, souterraines. Autre chose qui différencie kiva et pithouse, c'est un trou dans le sol de la kiva. Ce trou représente l'ancien monde qui est monté à la surface pour créer le monde actuel, le quatrième. Mesa Verde était totalement abandonné vers 1300. Vraisemblablement pour plusieurs raisons. Deux sont certaines : surpopulation et sécheresse. Ensuite, ce ne sont que conjectures : épidémie, malédiction, disputes... Car seule une partie de la population aurait pu migrer et partir de Mesa Verde. Mais non, tous les habitants sont partis !
Le lendemain, nous sommes allés vers Santa Fe, et retournés au Nouveau-Mexique. On voulait aller au Chaco National and Historical Park, mais on ne savait pas si c'était possible, vu les conditions d'enneigement. On est arrivés vers midi, et ça a été la lutte pour trouver un endroit où acheter de quoi manger. Ensuite on est allés vers Chaco. Mêmes conditions que pour Mesa Verde, tout aussi long. Chaco se situe aujourd'hui sur le territoire navajo, donc sur le chemin, il y avait des routes qui partaient de tous les côtés vers des maisons et hogans (voir chapitre 4). Ce qui différencie Chaco des autres sites, c'est la finesse de son architecture. Le travail effectué est digne des constructions européennes de l'époque. Et surtout, les villages ont été planifiés avant leur construction. À Mesa Verde, les habitations s'agglutinent les unes aux autres de façon désordonnée. Chaco se compose de plusieurs villages, à portée de vue les uns des autres. On voit des pétroglyphes sur les falaises, situées derrière les habitations. À Pueblo Bonito, il y avait deux places (vraisemblablement utilisées lorsque les marchands venaient vendre leurs produits : coquillages, turquoises et autres pierres, etc.). Les pierres des maisons étaient finement taillées. Les maisons nécessitaient donc moins de torchis et étaient plus solides. Les spécialistes appellent les habitants des Chacoans, et non plus des Anasazis, tellement leur civilisation semble plus évoluée. Ils avaient, par exemple, développé des connections ou routes avec plus de 150 autres villages et maisons.
La route était encore longue jusqu'à Santa Fe, nous sommes donc remontés dans notre carrosse.
Après notre nuit à Santa Fe, nous sommes allés au dernier site indien, Bandelier National Monument. Là encore, des choses nouvelles à apprendre. Si les constructions sont plus grossières qu'à Chaco, les Anasazis ont ici rivalisé d'ingéniosité. Ils ont en effet utilisé la falaise de plusieurs façons. Soit pour élever d'un étage les habitations : ils enfonçaient (je ne sais pas comment) du bois dans la falaise, ce qui servait de support à un nouvel étage et au toit. Et au-dessus des toits, à niveau d'homme (pour la plupart), on peut admirer les pétroglyphes : soleils, signes de migration, canards, grenouilles et autres mystérieux symboles.
Par contre, contrairement à Mesa Verde, ici, je pense qu'on peut parler d'habitations troglodytiques. On pouvait avec des échelles entrer dans des sortes de petites cavernes où il devait faire bon vivre et admirer le paysage. Nous n'avons pas pu faire tout ce qu'il y avait à voir : c'est l'hiver, et certains endroits sont fermés au public.
Nous sommes ensuite allés voir les descendants des Anasazis, les habitants des pueblos actuels. Nous n'en avons fait qu'un (sinon, ça fait un peu zoo humain) : San Ildefonso. Il fallait payer pour se balader dans le village (pas partout d'ailleurs) et pour pouvoir prendre des photos. Nous n'en avons donc pas prises. Ce qui rend ce pueblo intéressant, c'est sa spécificité artistique : ils ont une méthode particulière pour créer des poteries. Très belles... mais hors de prix. Sans oublier de dire que les routes ne sont pas pavées et qu'ils ont une kiva au milieu du village (qui ne semblait pas souterraine mais on n'avait pas le droit d'aprocher alors je sais pas vraiment...). Pas très loin de la kiva moderne, il y a une église, vestige (très bien conservé) de l'ère espagnole. Quelque chose d'intrigant aussi : des petits sacs de papier kraft déposés tout autour de l'église, sur le muret. Et ailleurs aussi, dans Santa Fe. Il y a même une version commerciale en plastique. Mais c'est quoi ? Et bien ça s'appelle des fajolitos. On en trouve au Mexique et au Nouveau-Mexique. Ce sont des petits sacs avec une petite bougie à l'intérieur à la période de Noël. On les allume un peu partout sur le rebord des toits et des fenêtres, dans les arbres. Le soir, nous sommes allés au café Coyote, conseillé par Albert : miam miam. On a aussi visité la vieille ville de Santa Fe, berceau de la révolution de 1680 (voir chapitre 5). On a aussi dégusté un posole et acheté tout ce qu'il fallait pour en refaire à la maison. Des vendeurs-artisans du coin vendent leurs produits devant la maison du gouverneur. J'ai acheté une toute pitite bague. Signé par l'artiste d'un T et du symbole de son clan : l'eau.
Sur le chemin du retour, nous avons pris le turquoise trail, mais il n'y a en fait que des magasins. Et aussi un musée où on voulait aller, mais qui était fermé. Du coup, on est arrivés plus tôt que prévu à Albuquerque.
On a décidé d'aller visiter le musée des serpents à sonnettes. Ils sont tous venimeux et les jeunes sont plus dangereux que les adultes.
Le lendemain matin, avant de reprendre l'avion, on s'est baladés dans la vieille ville : beaucoup de magasins et de beaux bâtiments avec des piments qui pendouillent.
Une dernière chose, Les Nouveaux-Mexicains sont super galants !
Et pour les mordus des photos, allez-voir mon picasa...
Et bonne année :-)