Les Hopi descendraient des Anasazis. Mais qui sont-ils ?
Les Anasazis vivaient dans les actuels états suivants : le Colorado, l'Arizona, l'Utah et le Nouveau-Mexique. On appelle cet espace le "four corners" (4 coins d'états différents). On ne sait pas d'où vient le nom "Anasazi", mais en navajo, cela veut dire "anciens ennemis" (ana = ennemi).
L'histoire des Anasazis commence avec la sédentarisation de chasseurs-cueilleurs. De 100 à 500 ap. J.C., ce peuple commence à construire des maisons en torchis, appelées "pit houses". Au centre des habitations (pour une famille) se trouvait le foyer pour le feu. Avec le temps, les habitations s'agrandissent. Vers 500 - 750, les maisons sont collées les unes aux autres, formant des rues, des places, des petits villages. La culture du coton commence. Les premières kivas apparaissent. Elles n'avaient pas encore l'entrée sur le toit. La civilisation se développe et atteint son apogée vers 1100 - 1300.

Les Anasazis cultivent le maïs, bien sûr, mais aussi les haricots, le tabac et les courges.

Dans les canyons, des "cliff dwellings" sont construits, il s'agit d'habitats dans les falaises. Les Anasazis maîtrisent les techniques de céramique, de vannerie, de tissage et d'irrigation. Les cliff dwellings sont toujours construits à l'abri des éventuelles pluies. On voit sur la photo que les traces sombres, laissées par la pluie, n'atteignaient pas les

habitations. Ils avaient aussi un système pour récupérer l'eau de pluie !
Les Anasazis conservaient leurs récoltes d'une année sur l'autre, en cas de mauvaise saison. Leurs paniers servaient à conserver fruits séchés, graines, etc. Ils n'étaient pas végétariens et pratiquaient toujours la chasse (cervidés, lapins, dindes...)
Les Anasazis étaient divisées en clans. Ils étaient organisés selon un système matriarcal : les jeunes mariés devaient s'installer sur le lieu de résidence de la mère de l'épouse ; et matrilinéaire : les enfants étaient affiliés au clan de la mère. Ce sont les femmes qui possèdaient le patrimoine familial, maison et champs. Le mari devait intégrer le clan de sa femme. La femme pouvait divorcer. Le clan représenté par les tortues était celui qui se chargeait de surveiller le soleil. Sur l'un des sites où nous sommes allées, il y avait un calendrier. La pierre était couverte de pétroglyphes et certains marquaient le solstice d'été ou les périodes de semence du maïs ! Juste pour rappel, les Aztèques étaient contemporains des Anasazis. Qui sait. Ils étaient peut-être des cousins éloignés... Vers 1300, on perd la trace des Anasazis. On ne sait pas vraiment pourquoi, mais ce qui est certain, c'est qu'une grande sécheresse (de plus de soixante ans), les a frappés à cette période.

Le plus époustouflant à mes yeux était de voir les pétroglyphes sur les rochers ou les falaises. Seuls les artistes savent ce qu'ils voulaient dire à travers leur travail, mais on peut tout de même tenter d'interpréter ces symboles. La vie quotidienne y est représentée : animaux, céréales, soleil, signes de migration, hommes et femmes. Calendrier aussi, comme je l'ai déjà dit.

On a souvent vu le Kokopelli. Toujours représenté courbé, il joue de la flûte. Il est supposé être l'esprit de la fertilité, mais aussi beaucoup d'autres choses : je vous invite à lire cet
article. On a aussi pu voir les mains positives et les mains négatives (pour les gens malades) : les positives étant toutes blanches et les négatives bordées de blanc, et donc noires.

Un symbole en forme de 8 représentait le monde souterrain et le monde terrien.

Nous avons aussi vu le symbole des mondes : nous serions dans le cinquième monde.
Quant aux kivas, en partie souterraines, elles servaient aux rituels. À chaque rituel ou cérémonie, les murs de la kiva étaient peints. On peut donc voir plusieurs couches de peinture dans chaque kiva. Les plus grandes kivas pouvaient accueillir plusieurs centaines de personnes qui pouvaient s'asseoir sur des banquettes en pierre.
Les Anasazis m'ont fascinée, j'espère que cette petite introduction vous poussera à en savoir plus.